Les signes d’un environnement de travail toxique

Le 07/12/2023

Dans Conditions et environnement de travail

Se sentir bien au travail est très important étant donné qu’on y passe une grande partie de notre temps. Si ce n’est pas le cas de vos salariés, et qu’au contraire, ils y sont mal à l’aise, il se peut que l'environnement de travail soit toxique.

Travail toxique : signes, conséquences et solutions

Les conséquences d’un environnement de travail toxique

Il faut tout d’abord ne pas confondre la toxicité avec l’ennui et les périodes tendues. Si un salarié est peu motivé, pas vraiment passionné et qu'il aimerait parfois se faire porter pâle il s’agit simplement d’ennui. Ensuite, il peut y avoir des périodes tendues au travail (de quelques jours, plusieurs semaines) qui peuvent avoir un impact personnel et professionnel, mais qui ne durent pas éternellement.

Si le fait d’aller travailler amène votre salarié, tout au long de l’année, à certaines de ces conséquences, c’est très certainement que l'environnement de travail (conditions, relations…) est toxique :

  • Anxiété
  • Irritabilité
  • Dépression
  • Burn-out
  • Panique
  • Sueurs froides
  • Epuisement
  • Pensées négatives
  • Difficultés à déconnecter
  • Manque de motivation
  • Baisse des performances
  • Stress
  • Perte de repères
  • Perte de confiance en soi
  • Difficultés régulières à dormir
  • Bien-être émotionnel impacté

Lorsqu’on travaille dans un environnement de travail malsain, on ne voit pas forcément l’impact qu’il a sur nous. Il peut être intéressant de vous rapprocher de ses proches pour savoir s’ils ont remarqué un changement dans notre comportement et attitude.

Par ailleurs, un environnement de travail toxique a aussi des conséquences pour l’entreprise, notamment :

  • Dégradation de l’ambiance
  • Dégradation des relations entre les collaborateurs
  • Augmentation des absences
  • Retards fréquents
  • Baisse de productivité
  • Turnover élevé

C'est pour cela qu'en tant qu'employeur, il est important de veiller à ce que l'environnement de travail dans lequel nos salariés travaillent reste agréable.

Environnement travail toxique

Les signes d’un environnement de travail toxique

Harcèlement

Quand les supérieurs hiérarchiques acceptent que certains salariés aient recours à l’intimidation, ou agissent eux-mêmes de façon déplacée en les harcelant, il s’agit clairement d’un environnement toxique. Si un salarié est incité à persécuter les autres pour conserver son travail ou évoluer professionnellement, ce n’est absolument pas normal non plus. Toute forme de harcèlement doit être signalée rapidement.

Concurrence encouragée

Certains dirigeants peuvent encourager la concurrence entre les collaborateurs pour les pousser à fournir plus ou de meilleurs résultats. Cependant, cette technique permet surtout de créer des tensions (jalousies et rumeurs), voire des situations plus graves (racisme, violence…) qui n’existeraient pas si la cohésion d’équipe était favorisée. Travailler dans de telles conditions n’est pas sain.

Incitation à mentir

Si dans le cadre de son travail, un salarié est incité à mentir à ses collègues ou ses clients, à couvrir des faits abusifs ou à falsifier des données pour son entreprise : il ne s’agit pas d’un environnement de travail honnête et sain.

Manque d’enthousiasme

Si les collaborateurs échangent entre eux uniquement pour le travail (jamais par plaisir ou sympathie), qu’ils ne rigolent jamais ensemble, et ne sont jamais enthousiastes : c’est probablement que les conditions de travail sont peu agréables.

Rumeurs

Certains salariés apprécient colporter des rumeurs, notamment aux nouveaux arrivants, ce qui dégrade l’ambiance de travail. Il est anormal que ce type de comportement soit toléré par la hiérarchie.

Par ailleurs, il se peut que les rumeurs répandues ne soient pas malveillantes. Cela peut arriver par exemple lorsqu’il y a peu de communication dans l’entreprise et que les salariés essayent de s’informer.

Communication absente ou confuse

Pour qu’une entreprise fonctionne correctement, une bonne communication est nécessaire. En effet, un manque de communication, ou une communication confuse (contradictions, manque de clarté…) peut avoir un impact négatif sur le moral des collaborateurs ou leur travail, mais aussi des conséquences plus graves, comme la mise en danger de leur santé et leur sécurité.

Bien-être négligé

La hiérarchie prête-t-elle plus attention aux résultats ou au bien-être des salariés ? Certes, obtenir des résultats est important pour une entreprise, mais en aucun cas le bien-être des personnes ne doit être négligé. Il s’agit d’abord de veiller à ce que leurs besoins vitaux (boire, manger, aller aux toilettes) puissent être satisfaits sans contrainte. La charge de travail attribuée à chacun doit être suffisante et ne pas les mener au burn-out. Aussi, il doit y avoir une certaine empathie vis-à-vis des problèmes personnels ou familiaux (équilibre de la vie privée et professionnelle, maladie, décès…) pour que l’environnement ne soit pas perçu comme toxique.

Inégalités

S’il existe des inégalités entre les salariés, du favoritisme ou des injustices dans certaines situations, l’ambiance de travail va forcément être impactée et être toxique.

Déconnexion impossible

Il existe un droit à la déconnexion, qui lorsqu’il n’est pas respecté peut être assimilé à du harcèlement moral selon Me. Nicolas Gossin, avocat en droit civil, pénal et du travail au barreau de Marseille.

Si un salarié est incité à répondre à des appels, des mails ou des sms à tout moment de la journée ou de la nuit, même pendant ses week-ends et ses congés payés : ce n’est pas normal.

Contraire aux valeurs

Si un salarié est amené à faire une ou plusieurs fois, quelque chose peu éthique, ou en totale contradiction avec ses valeurs, de façon fréquente : c’est que l’environnement de travail est toxique pour lui.

Pas le droit à l’erreur

Si aucun salarié n’ose proposer des idées, des solutions ou ne prend jamais d’initiative, il est possible que ce soit par peur d’échouer, de mal faire. En effet, dans certaines entreprises, le droit à l’erreur n’existe pas car elle est considérée comme un échec. Les salariés évitent à tout prix les critiques, sanctions et réprimandes, et perdent toute motivation. Un tel environnement de travail est malsain.

Hiérarchie toxique

Lorsqu’un supérieur hiérarchique a besoin de tout contrôler, laisse les situations problématiques s’envenimer, qu’il ne prend pas en considération l’avis ou les suggestions de ses salariés, n’a aucune compassion pour eux et les empêche de collaborer ensemble, c’est qu’il s’agit d’une personne toxique. Si les collaborateurs viennent travailler avec un sentiment de peur, sont toujours méfiants quand ils doivent s’adresser à lui de par son imprévisibilité c’est qu’il y a un problème.

Turn-over élevé

Certains secteurs d’activité (commerce, prospection, tourisme…) ont un taux de turn-over important. Dans le cas où une entreprise n’est pas concernée par l’un de ces domaines, et que le taux de rotation est très élevé, c’est qu’il existe surement des dysfonctionnements qui ne donnent pas envie d’y rester.

Exclusion

Si un ou plusieurs salariés ont la sensation d’être mis à l’écart et peinent à s’intégrer malgré leurs efforts, c’est que l’environnement de travail n’est pas sain.

Retours insuffisants et négatifs

Quand les collaborateurs manquent de reconnaissance de la part de leur hiérarchie, ont peu de retour quant à leur travail, ou qu’il s’agit essentiellement de feedbacks négatifs, cela est nuisible à l’environnement de travail.

Conditions de travail toxiques : quelles solutions ?

En tant qu'employeur, il est nécessaire de faire le point sur les différents points évoqués ci-dessus. Peut-être qu'un travail est à faire pour certains ou que certaines situations sont passées inaperçues. Il convient parfois de discuter avec les managers, puis les salariés pour mettre le doigt sur ce qui pose souci afin que l'environnement de travail devienne agréable.

En tant que salarié, il est important de prendre du recul et de se rappeler que le problème ne vient pas de soi. Même si cela ne rend pas l’environnement de travail meilleur, cela permet de ne pas perdre totalement confiance en soi et d’éviter de douter de sa propre valeur.

De plus, il ne faut pas oublier qu’un droit à la déconnexion existe. Lorsqu’on travaille dans un environnement de travail toxique, il est impératif de s’aérer l’esprit en dehors des horaires de travail.

Remonter les situations problématiques nuisant à la sécurité, à l’intégrité et au bien-être des salariés ne suffit parfois pas pour que les choses changent dans le bon sens. Et travailler dans des conditions toxiques ou avec des personnes malsaines n’est pas envisageable à long terme quand la santé est mise en jeu.

Dans ce cas, la meilleure option est de changer d’entreprise. D’après une enquête réalisée en 2019 par Glassdoor, 75% des salariés français quitteraient leur travail en cas de détérioration de la culture d’entreprise, celle-ci étant plus importante que le salaire pour 56% d’entre eux.

Bien-être au travail