Les différentes aides accordées lors d'une embauche

Le 14/08/2025

Dans Recrutement et recherche d'emploi

Des aides peuvent être accordées aux entreprises lors d'une embauche. Elles varient selon le dispositif concerné, l'entreprise et la personne embauchée. Plus de détails sur ces aides (caractéristiques de l'embauche, nature de l'aide ...) dans cet article.

Les dispositifs permettant aux entreprises d'obtenir une aide lors d'une embauche

Contrat unique d'insertion

Le contrat unique d'insertion, encadré par les articles L5134-19-1 à L5134-19-5 du Code du travail, permet d'obtenir une aide financière dont le montant varie selon celui du Smic, et une exonération de certaines taxes ou cotisations sociales.

Le contrat unique d'insertion (CUI) peut être :

  • un contrat d'accompagnement dans l'emploi (CUI-CAE) s'adressant au secteur non marchand
  • un contrat initiative emploi (CUI-CIE) dédié au secteur marchand

Il est destiné aux personnes désavantagées dans l'accès à l'emploi :

Les employeurs possibles sont les suivants :

  • CUI-CAE :
    • Association
    • Autre personne morale de droit public (ex : établissement scolaire)
    • Entreprise chargée de la gestion d'un service public
    • Collectivité territoriale (mairie, région ...)

  • CUI-CIE :
    • Entreprise
    • Employeur de pêche maritime.
    • Groupement d'employeurs organisant des parcours d'insertion et de qualification

Embauche dans une zone en difficulté

Il est possible de bénéficier d'une aide en cas d'embauche dans une zone en difficulté, si les conditions requises sont respectées :

  • Jusqu'au 31 décembre 2025, une entreprise située en zone franche urbaine-territoire entrepreneur (ZFU-TE) peut bénéficier d'exonérations sur les bénéfices (100% durant 5 ans puis baisse progressive jusqu'à la 8ème année). Le montant de l'exonération varie selon la date d'implantation de l'entreprise.
  • Les entreprises en Zones France ruralités revitalisation (ZFRR) peuvent bénéficier d'exonérations patronales : totale jusqu'à 1,5 fois le Smic ou dégressive entre 1,5 et 2,4 fois le Smic
  • Depuis juillet 2024, une entreprise située dans les Zones France ruralités revitalisation (ZFRR) et Zones France ruralités revitalisation (ZFRR+) pour les territoires plus vulnérables peut obtenir des exonérations fiscales (impôt sur les bénéfices, CFE, taxte foncière sur les propriétés bâties)
  • Jusqu'au 31 décembre 2027, une entreprise située dans un Bassin d'emploi à redynamiser (BER) peut bénéficier d'exonérations de cotisations sociales pendant 5 ans.
  • Les entreprises en zones de restructuration de la défense (ZRD) peuvent profiter d'exonérations fiscales et sociales (impôts sur les bénéfices, CFE, taxe foncière sur les propriétés bâties, cotisations patronales).

Contrat de professionnalisation

Les entreprises qui embauchent en contrat de professionnalisation peuvent dans certains cas bénéficier d'une aide financière :

  • Embauche d'un demandeur d'emploi de 45 ans et plus : les entreprises cotisant à la formation professionnelle continue peuvent bénéficier d'une aide 2000 euros en émettant une demande sur le site France Travail Pro, dans les 3 mois qui suivent le début du contrat.
  • Embauche d'un travailleur handicapé : obtention d'une aide dont le montant maximum est de 3000 euros pouvant être prolongée et renouvelée dans certains cas, dont la demande peut s'effectuer en s'adressant à l’Agefiph.
  • Embauche de salariés rencontrant des difficultés d’insertion par le groupement d'employeurs pour l’insertion et la qualification (GEIQ) : aide de 814 euros par salarié pouvant être demandée à la Dreets (Article D6325-23 du Code du travail).

A savoir : L'obtention d'une aide en cas d'embauche en contrat de professionnalisation d'un jeune de moins de 30 ans n'est plus possible depuis le 30 avril 2024.

Contrat d'apprentissage

Une entreprise qui embauche en recourant au contrat d'apprentissage peut bénéficier d'une aide (actuellement pour les contrats jusqu'au 31 décembre 2025), quel que soit son effectif et quel que soit l'âge de l'apprenti.

Pour cela elle ne doit pas avoir bénéficié auparavant de l'aide pour le même apprenti et pour la même certification professionnelle.

Le montant de l'aide, versé mensuellement varie en fonction de l'effectif de l'entreprise :

  • Moins de 250 salariés : 5000 euros, pour la 1ère année de contrat
  • Dès 250 salariés : 2000 euros, seulement si les conditions requises sont remplies :
    • atteindre au moins 5% de contrats favorisant l'insertion professionnelle
    • atteindre au moins 3 % d'alternants et avoir connu une progression de 10% d'alternants

L'aide peut être obtenue lorsque l'apprenti est déclaré à l'OPCO.

Aides financières pour l'embauche d'un travailleur handicapé

Une entreprise peut obtenir des aides financières en embauchant un salarié reconnu travailleur handicapé en s'adressant à l'Agefiph :

  • Aide à l'emploi des travailleurs handicapés (AETH) dont le montant est normal (6534€) ou majoré (13008,60€) selon la lourdeur du handicap
  • Aide à l'accueil, à l'intégration et à l'évolution professionnelle, de 3150€ au maximum, accordée en cas d'embauche en CDI ou CDD d'au moins 6 mois, si les dépenses liées aux mesures mises en oeuvre sont prouvées.
  • Aide à l'adaptation des situations de travail, dont le montant est évalué selon la situation, pour le financement des moyens techniques, humains ou organisationnels pour adapter le poste de travail.
  • Aide à la recherche de solutions pour le maintien dans l'emploi d'un montant de 2100€.

Aide à l'embauche de travailleurs saisonniers agricoles

Le dispositif TO-DE (perennisé grâce à la loi de financement de la sécurité sociale pour 2025) permet à un employeur agricole recrutant un travailleur saisonnier de bénéficier d'une exonération de charges sur les cotisations et contributions patronales.

Les missions confiées doivent être liées au cycle de production animale et végétale, aux travaux forestiers ou aux activités constituant le prolongement direct de l'acte de production.

Les exonérations sont totales, dégressive ou nulles en fonction du montant de la rémunération mensuelle par rapport au Smic.

Aides embauche entreprises

Les anciennes aides accordées lors d'une embauche

Les dispositifs qui n'existent plus et qui permettaient d'obtenir une aide lors d'une embauche sont les suivants.

Bénéficier d’une prime en embauchant un salarié en emploi franc

Les emplois francs sont des contrats de travail, mis en place en 2013, abandonnés en 2015, de nouveau expérimentés en avril 2018, jusqu’au 31 décembre 2023, puis prolongés jusqu'en décembre 2024. Lorsqu’un salarié était embauché en emploi franc, l’employeur perçevait une aide financière.

Conditions d’obtention de la prime

Le demandeur d’emploi qui était embauché devait résider dans l’un des quartiers éligibles aux emplois francs, dont la liste est fixée par arrêté. Environ 200 quartiers situés dans plusieurs départements (Maine-et-Loire, Nord, Bouches-du-Rhône, Vaucluse, Essonne, Val-d’Oise, Seine-et-Marne, Seine-Saint-Denis) étaient concernés.

Les particuliers employeurs, les établissements publics administratifs, industriels et commerciaux, et les sociétés d’économie mixte n'étaient pas concernés par le dispositif emplois francs.

Tout employeur embauchant en emploi franc pouvait bénéficier de la prime emploi franc excepté s’il :

  • n’était pas à jour de ses obligations fiscales
  • avait effectué un licenciement économique sur le futur poste emploi franc dans les 6 mois précédant l’embauche
  • profitait d’une autre aide de l’Etat à l’insertion, à l’accès ou au retour à l’emploi, versée pour le salarié recruté en emploi franc

Le salarié ne devait pas avoir fait partie de l’effectif de l’entreprise au cours des 6 derniers mois.

Montant de l’aide financière

Le montant de la prime accordée était de :

  • 2500€ par an, pendant 2 ans maximum, pour un recrutement en CDD d’au moins 6 mois
  • 5000€ par an, durant 3 ans maximum, pour un CDI

Elle était calculée au prorata :

  • de la durée de travail hebdomadaire si elle est inférieure au temps plein
  • de la durée effective du contrat de travail s’il est interrompu pendant l’année civile

Si l’aide était d’un montant inférieur à 100€, elle n’était pas versée à l’entreprise.

recours au CIE Starter

Le contrat CIE Starter permettait de bénéficier d'une aide mensuelle à hauteur de 45% du Smic horaire brut, pendant maximum 24 mois. Il n'est plus possible de recruter en CIE starter depuis Janvier 2018.

Les professionnels suivants pouvaient y avoir recours :

  • Secteur marchand (entreprises produisant des biens et services)
  • Groupements d’employeurs pour l’insertion et la qualification (GEIQ)
  • Employeurs de pêche maritime, sous réserve de relever du champ d'application de l'assurance chômage.

Le contrat concernait les jeunes de moins de 30 ans, sans emploi, ayant des problèmes sociaux ou professionnels d’accès à l’emploi sélectionnés, et en liaison avec Pôle emploi, les missions locales ou les Cap emploi.

Ces jeunes devaient être concernés par au moins l’un des problèmes suivants :

  • résider dans un QPV (quartier prioritaire de la politique de la ville) bénéficier du RSA (revenu de solidarité active)
  • être demandeur d’emploi de longue durée
  • être reconnu travailleur handicap
  • être suivi dans le cadre d’un dispositif deuxième chance
  • bénéficier d’un emploi d’avenir dans le secteur non marchand.

Contrat de génération

Le contrat de génération a été supprimé par ordonnance n° 2017-1387 du 22 septembre 2017. Il permettait de bénéficier d'une aide annuelle de 4000 euros, versée par Pôle emploi pendant 3 ans maximum. Elle était de 8000 euros pendant 3 ans si un jeune était embauché dans les 6 mois après qu'un sénior ait été recruté.

Pouvaient y avoir recours les entreprises :

  • de moins de 50 salariés
  • de 50 à 299 salariés maximum en négociant un accord collectif comportant des mesures en faveur de l’insertion des jeunes, de l’emploi des seniors et de la transmission des savoirs et compétences

Etait nécessaire :

  • Le recrutement d'un jeune de moins de 26 ans et maintien d'un senior de plus de 57 ans
  • L'embauche en CDI d’un jeune de moins de 26 ans (moins de 30 ans si travailleur handicapé ou entreprise agricole) et maintien d’un senior de 57 ans et plus.
  • Embauche d'un jeune de moins de 30 ans en CDI à temps plein, par le chef d'entreprise (dont l'effectif est de moins de 50 salariés) ayant au moins 57 ans dans le but de lui transmettre l’entreprise.

Emploi d'avenir

Le recours à l'emploi d'avenir n'est plus autorié depuis Janvier 2018. Il concernait les secteurs marchand et non marchand, sauf les particuliers-employeurs. Son but était l'embauche de jeunes âgés de 16 à 25 ans, sans emploi, sans diplôme ou titulaires d'un CAP/BEP pour un contrat en CDI ou CDD de 3 ans, ou contrat d'un an renouvelable jusqu'à 3 ans, à temps plein.

Il permettait d'aider les entreprises ainsi :

  • Secteur marchand, industriel ou commercial : aide jusqu'à 35% du Smic
  • Secteur non marchand : jusqu’à 75% du Smic
  • Insertion par l'activité économique : jusqu’à 47% du Smic

Prime à l'Embauche PME

La prime à l'embauche PME applicable jusqu'au 31 décembre 2016 était de 500 euros par trimestre, pendant les deux premières années du contrat (total de 4000 euros) pour les salaires jusqu'à 1,3 fois le Smic.

Elle concernait les entreprises de moins de 250 salariés en moyenne, pour les embauches en CDI ou en CDD d'au moins six mois, en cas de transformation d'un CDD en CDI, ou lors de l'embauche en contrat de professionnalisation d'au moins six mois

Aide aux entreprises Embauche