Gestion des problèmes de santé mentale au travail

Le 15/11/2018

Dans Santé et Sécurité

Qu’en est-il de l’intégration au marché du travail des personnes atteintes de maladie mentale ? Lorsqu’on est concerné, que l’on soit à la recherche d’un emploi ou déjà embauché, doit-on en parler ? Comment se comporter avec un collègue ayant une maladie mentale ?

Intégration sur le marché du travail

Une faible partie de la population souffre de troubles graves comme la bipolarité ou la schizophrénie. Les personnes gravement atteintes ont six à sept fois plus de risque d’être au chômage que les autres. Souvent, la maladie engendre une discontinuité dans le CV, de plus, les traitements pris peuvent avoir des effets secondaires importants. L’intégration de ces personnes peut être difficile mais beaucoup d’entre elles arrivent à garder leur travail.

Pour que l’intégration soit plus aisée, mieux vaut que la motivation, l’envie de travailler, vienne de la personne malade. Après avoir eu différentes expériences, celle-ci saura quel type d’emploi, quels horaires, quel mode de fonctionnement, etc… conviennent le mieux à son mode de vie. C’est à ce moment que trouver et garder un travail sera plus facile.

D’autre part, lorsqu’un employeur sait que l’un de ses salariés a ou a eu un problème de santé mentale, mieux vaut qu’il soit conseillé et aidé par des professionnels du domaine de la santé mentale pour gérer au mieux la situation.

Si la maladie a des conséquences sur l’aptitude du travailleur, l’employeur devra prévoir des adaptations temporaires ou permanentes (horaires décalés, temps partiel, reconnaissance, organisation des tâches avec le supérieur, encadrement …), souvent préconisées par le médecin du travail, ou demandées par le salarié en ayant besoin. Les problèmes de santé mentale existants peuvent être aggravés par de mauvaises conditions travail.

Comportement à adopter avec la personne malade

Une personne souffrant de maladie mentale ne veut pas être un poids pour les autres et être dépendante de quelqu’un. Elle a peur d’être rejetée et est souvent très vulnérable au stress. Elle peut aussi perdre facilement confiance en ses capacités et peut même craindre de perdre sa raison d’être.

Remarquer qu’une personne manifeste des signes d’instabilité (confusion, impossibilité de prendre des décisions, inhabilité à communiquer, hallucinations, changement de comportement…), peut gêner, choquer, effrayer, bouleverser… Le plus important est d’aider celle-ci. Pour intervenir, il est nécessaire d’agir ainsi:

  • instaurer un lien de confiance
  • être calme
  • prendre son temps
  • faire preuve d’empathie
  • montrer la recherche de communication
  • éviter de menacer
  • ne pas se moquer
  • ne pas minimiser la situation
  • ne pas affirmer ressentir, voir, entendre les mêmes choses
  • définir des limites à certains comportements
  • ne pas attendre que la situation empire
Maladie mentale travail

Parler de son état lors d’un entretien d’embauche

Il n’y a aucune obligation à parler de ses problèmes de santé lors d’un entretien d’embauche. Tout dépend de l’état de santé actuel et du travail dont il est question (Est-ce que l’état peut-il nuire au travail et aux relations professionnelles ?). Si la personne est stable, elle est donc en mesure de travailler et il n’y a donc pas d’intérêt à en faire part.

Parler de ses problèmes

Parler de sa maladie à ses collègues de manière spontanée n’est pas conseillé. En effet, les troubles psychiques sont mal connus ou compris généralement, de ce fait, des rumeurs peuvent être répandues, les propos déformés et des préjugés mis en avant. Une personne n’a pas de nécessité à se confier du moment que sa situation est gérable, qu’elle suit un traitement et est encadrée par des professionnels de la santé.

Si vous êtes atteint d’une maladie mentale et que vous souhaitez le dire à vos collègues, un spécialiste peut vous aider à préparer cette annonce, afin d’expliquer clairement la situation, sans en dire trop, pour qu’il n’y ait pas de malentendu.

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