Gestion des problèmes de santé mentale au travail

Le 09/09/2025

Dans Santé et Sécurité

D'après un communiqué du gouvernement, 91% des salariés pensent que la santé mentale devrait être un sujet prioritaire ou important dans leur entreprise, pourtant 60% d'entre eux n'osent pas aborder le sujet. Découvrez comment mettre en avant la santé mentale et la situation des personnes atteintes de maladie mentale (intégration sur le marché du travail, recherche d'emploi) au travail.

Parler de santé mentale dans le monde professionnel est essentiel

La prévention des troubles psychiques au travail

Le gouvernement a indiqué que la santé mentale est la grande cause nationale en 2025 : elle nous concerne tous, quel que soit notre statut ou notre secteur d'activité. D'après le baromètre Santé mentale & QVCT 2025 de Qualisocial en partenariat avec Ipsos, 1 salarié sur 4 est en mauvaise santé mentale, ce qui impacte leur productivité et leur concentration. Parmi les facteurs pouvant impacter la santé mentale, on retrouve notamment l'organisation du travail (charge, autonomie, clarté des missions), la reconnaissance, la qualité du management et des relations professionnelles.

Il est possible de prévenir les troubles mentaux de différentes façons :

  • réorganisation du travail
  • adaptation des pratiques managériales
  • communication via différents canaux
  • mise en place d'une ligne d'écoute psychologique
  • formation de secouristes en santé mentale (PSSM)
  • mise en oeuvre d'un plan de prévention en santé mentale

Il n'est pas seulement question de respecter l'obligation de veiller à la bonne santé mentale des travailleurs prévue à l'article L4121-1 du Code du travail. Accorder de l'importance à la santé mentale des collaborateurs permet d'améliorer leur bien-être, ce qui est bénéfique pour l'entreprise : hausse de productivité, réduction de l'absentéisme, amélioration de la cohésion d'équipe, meilleur engagement.

Mise en place de la charte pour la santé mentale au travail

En août 2025, le Gouvernement et l'Alliance pour la Santé mentale ont mis en place la première charte pour la santé mentale au travail. Son objectif est d'inclure la santé mentale à la stratégie sociale, managériale et économique, afin de favoriser la performance et le bien-être collectif. La charte détermine des engagements relatifs à quatre champs d'action : la sensibilisation pour briser les tabous, la mise en place d'un cadre de travail permettant le dialogue, l'amélioration continue des conditions de travail et l'accompagnement des situations individuelles.

Intégration des personnes souffrant de maladies mentales sur le marché du travail

Qu’en est-il de l’intégration au marché du travail des personnes atteintes de maladie mentale ? Une faible partie de la population souffre de troubles graves comme la bipolarité ou la schizophrénie. Les personnes gravement atteintes ont six à sept fois plus de risque d’être au chômage que les autres. Souvent, la maladie engendre une discontinuité dans le CV, de plus, les traitements pris peuvent avoir des effets secondaires importants. L’intégration de ces personnes peut être difficile mais beaucoup d’entre elles arrivent à garder leur travail.

Pour que l’intégration soit plus aisée, mieux vaut que la motivation et l’envie de travailler viennent de la personne malade. Après avoir eu différentes expériences, celle-ci saura quel type d’emploi, quels horaires et quel mode de fonctionnement conviennent le mieux à son mode de vie. C’est à ce moment que trouver et garder un travail sera plus facile.

D’autre part, lorsqu’un employeur sait que l’un de ses salariés a (ou a eu) un problème de santé mentale, il est préférable qu’il soit conseillé et aidé par des professionnels du domaine de la santé mentale pour gérer au mieux la situation.

Si la maladie a des conséquences sur l’aptitude du travailleur, l’employeur devra prévoir des adaptations temporaires ou permanentes (horaires décalés, temps partiel, reconnaissance, organisation des tâches avec le supérieur, encadrement...), souvent préconisées par le médecin du travail, ou demandées par le salarié en ayant besoin. Les problèmes de santé mentale existants peuvent être aggravés par de mauvaises conditions travail.

Maladie mentale travail

Faut-il parler de sa santé mentale dans le cadre professionnel ?

Parler de sa santé mentale lors d’un entretien d’embauche

Lorsqu’on souffre de troubles psychologiques ou si l'on a une maladie mentale grave, que l’on soit à la recherche d’un emploi ou déjà embauché, il n'est pas forcément nécessaire d'en faire part. En effet, il n’y a aucune obligation à parler de ses problèmes de santé lors d’un entretien d’embauche. Tout dépend de l’état de santé actuel et du travail dont il est question : il faut identifier si l'état de santé peut nuire au travail et aux relations professionnelles. Si la personne est stable, elle est donc en mesure de travailler et il n’y a donc pas d’intérêt à en faire part.

Parler de ses problèmes de santé mentale à ses collègues

Parler de sa santé ou de sa maladie à ses collègues de manière spontanée n’est pas conseillé. En effet, les troubles psychiques sont généralement mal connus ou incompris. De ce fait, des rumeurs peuvent être répandues, les propos déformés et des préjugés mis en avant. Une personne n’a pas de nécessité à se confier du moment que sa situation est gérable, qu’elle suit un traitement et est encadrée par des professionnels de la santé.

Si vous êtes atteint d’une maladie mentale et que vous souhaitez le dire à vos collègues, un spécialiste peut vous aider à préparer cette annonce, afin d’expliquer clairement la situation, sans en dire trop, pour qu’il n’y ait pas de malentendu.

Comment se comporter avec un collaborateur ayant une maladie mentale ?

Une personne souffrant de maladie mentale ne veut pas être un poids pour les autres et être dépendante de quelqu’un. Elle a peur d’être rejetée et est souvent très vulnérable au stress. Elle peut aussi perdre facilement confiance en ses capacités et peut même craindre de perdre sa raison d’être.

Remarquer qu’une personne manifeste des signes d’instabilité (confusion, impossibilité de prendre des décisions, inhabilité à communiquer, hallucinations, changement de comportement...), peut gêner, choquer, effrayer ou bouleverser. Le plus important est de l'aider. Pour intervenir, il est nécessaire d’agir ainsi :

  • instaurer un lien de confiance
  • être calme
  • prendre son temps
  • faire preuve d’empathie
  • montrer la recherche de communication
  • éviter de menacer
  • ne pas se moquer
  • ne pas minimiser la situation
  • ne pas affirmer ressentir, voir, entendre les mêmes choses
  • définir des limites à certains comportements
  • ne pas attendre que la situation empire

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