La dysménorrhée concerne beaucoup de femmes
Selon une étude anglaise, une femme sur cinq souffrirait de dysménorrhée (les douleurs menstruelles). Elle se traduit par des maux de dos, de ventre, de tête, au niveau des reins, des nausées... Il ne s’agit pas simplement d’inconfort. Les douleurs peuvent être importantes au point de ne plus pouvoir exercer son travail ou n’importe quelle activité normalement. Celles-ci pourraient même être aussi intenses que celles ressenties lors d’une crise cardiaque.
Le congé menstruel existe dans plusieurs pays
Le congé menstruel n’est pas une nouveauté. Au Japon, celui-ci a été mis en place dès 1947 et permet aux femmes souffrant de dysménorrhée de prendre au maximum 2 jours de congé par mois pour ce motif. Cependant, l’employeur peut décider de la durée du congé, choisir de le rémunérer ou non, d’accorder ou non le congé. Toutefois, peu de japonaises l’utilisent (difficulté à le demander si l’employeur est un homme, sujet tabou, non-rémunération du congé).
En outre, le congé est mis en place ailleurs en Asie : depuis 1948 en Indonésie, depuis 2001 en Corée du Sud et depuis 2013 à Taïwan.
Par-dessus le marché, depuis 2015 en Zambie les salariées bénéficient d’un congé menstruel par mois, et n’ont pas à justifier avec un certificat médical. Il est prévu que les patrons refusant d’accorder le congé soient sanctionnés par des amendes voire par 6 mois de prison.
Par ailleurs, certaines entreprises n’attendent pas la création d’une loi pour agir face au problème qu’est la dysménorrhée. Le code de conduite de Nike (2007) indique la possibilité pour les femmes de prendre un congé menstruel. Aussi, l’entreprise britannique Coexist permet à ses salariées de prendre jusqu’à 3 jours de congés par mois pendant leurs règles douloureuses ou de travailler à domicile depuis 2016. En effet, selon la codirectrice de cette entreprise, les femmes n’osent pas s’absenter (arrêt ou pose d’un congé) pour ce motif. Elles préfèrent venir au travail et veulent pas reconnaître qu’elles souffrent.
En France, certaines entreprises ont choisi de le mettre en place même s'il n'est pas prévu par la loi (L'Oréal, Carrefour, Louis ...).