La dépendance au travail : êtes-vous workaholic ?

Etes-vous workaholic ? Quelques pistes pour le savoir

Les personnes qui travaillent d’arrache-pied sont souvent admirées, mais parmi elles, certaines peuvent souffrir de workaholisme. Il s’agit d’une relation pathologique d’une personne à son travail. Comment savoir si vous faites partie de ces salariés dépendants au travail ?

Un gros travailleur prend toutes les mesures nécessaires pour réaliser son travail. Il peut travailler pendant de longues heures, durant une période ponctuelle, intensive. Les objectifs et les délais sont définis de façon claire. Il sait décrocher facilement lorsque son travail est fini, et prend du temps pour être avec ses proches.

Un workaholic :

• consacre la majorité de son temps à son travail
• passe plus de temps au travail que prévu
• travaille pour oublier un sentiment de culpabilité ou des pensées dépressives
• stresse si quelque chose l’empêche de travailler
• sacrifie du temps libre pour travailler plus
• sacrifie son sommeil et son alimentation
• met sa famille et ses amis au second plan
• a du mal a accepter l’échec, ses faiblesses et les critiques
• est déprimé et anxieux s’il n’a pas de travail ou de but très élevé
• a une vie déséquilibrée
• peut souffrir d’insomnie ou d’hypertension artérielle
• a un grand besoin de contrôle
• reçoit souvent le conseil de travailler moins

Si vous répondez oui à au moins trois des questions suivantes, c’est que vous êtes certainement concerné par le workaholisme :

• Avez-vous plus d’enthousiasme pour les activités professionnelles, que familiales ou autres ?
• Travaillez-vous chez vous le soir? Les weekends ? Pendant les congés ?
• L’activité que vous aimez le plus et dont vous parlez le plus est-elle votre travail ?
• Votre famille et vos amis n’imaginent-ils même plus vous voir arriver à l'heure ?
• Faites-vous régulièrement des heures supplémentaires parce que vous craignez qu'autrement votre travail ne sera pas fini ?
• Travaillez-vous plus de 40 heures par semaines ?
• Etes-vous agacé lorsque quelqu'un vous demande d'arrêter de travailler pour faire autre chose ?
• Pensez-vous à votre travail quand vous êtes au volant, avant de vous endormir, ou lorsque quelqu’un vous parle ?
• Pensez-vous qu'il est acceptable de travailler de longs horaires, tant qu'on aime ce qu'on fait ?
• Pouvez-vous perdre patience avec les personnes qui ont d'autres priorités, extra-professionnelles ?
• Avez-vous peur de perdre votre poste, ou de passer pour un perdant, si vous ne travaillez pas assez dur ?

Conséquences du workaholisme

Lorsqu’on est workaholic, il est difficile de changer son comportement, même si les conséquences de cette dépendance sont négatives pour la santé, la vie de famille, les relations sociales, et même l’entreprise.

Un salarié dépendant au travail souffre de stress chronique, pouvant entrainer d’importants problèmes de santé physique et mentale (migraines, tension artérielle élevée augmentant le risque de maladies cardiovasculaires, indigestions, ulcères, douleurs musculaires, fatigue chronique…). Puisque le système immunitaire est affecté, le salarié est davantage susceptible d’avoir d’autres maladies.

Au niveau émotionnel, un workaholic pourra être irritable, impulsif, triste, apathique, en colère, hypersensible, désespéré et ressentir de l’insécurité. Il peut facilement être en situation de burnout.

Un workaholic met de côté sa vie sociale. Les amis se sentent mis à l’écart. Les membres de la famille se sentent délaissés, ignorés ou parfois utilisés. Dans cette situation, les divorces sont plus nombreux. Les enfants développent des comportements obsessifs et perfectionnistes, et peuvent très probablement développer la même dépendance dans le futur. Tous les proches souffrent de cette maladie.

Pour l’entreprise, un salarié ou un patron workaholic n’est pas toujours une bonne chose : strict, peu collaboratif, manque ou absence de confiance, peu d’esprit d’équipe, épuisement des salariés, critique facile, difficultés à remercier, erreurs de jugement…

En outre, une personne dépendante au travail peut essayer de réduire sa souffrance en prenant des médicaments, de la drogue ou en consommant de l’alcool de façon abusive.

Quelques conseils pour ne plus être workaholic

Une fois que la personne est consciente de sa dépendance au travail, voici quelques conseils pouvant être donnés :

• Respecter ses heures de sommeil
• Faire de l’exercice au moins 30 minutes par jour
• Consulter un professionnel (psychologue ou psychothérapeute)
• Manger de façon régulière et équilibrée (ne plus sauter de repas ou choisir le fast-food comme facilité)
• Planifier son travail et fixer des objectifs clairs, pour avoir une limite de temps de travail dans la journée
• Eviter de parler de son travail tout le temps
• Consacrer une journée par semaine au moins à ses proches
• S’intéresser à ce que font les autres
• Être plus motivé par le travail que les résultats

• Penser au droit à la déconnexion
• Séparer vie professionnelle et familiale au maximum pour éviter une situation de blurring
• Demander à ses proches et vos collègues leur ressenti vis-à-vis de votre comportement
• Eviter de vérifier ses mails et ses notifications sans arrêt
• Reconnaître une vraie urgence (tout n’est pas urgent, tout n’a pas a être fait dans la minute)
• Prendre du temps pour soi en faisant une activité (se promener, lire, jouer, cuisiner…)

Au Québec, il existe des réunions pour les workaholics afin d’essayer de soigner la dépendance au travail. Les travailleurs parlent chacun de leurs problèmes, librement. Les personnes qui viennent aux réunions des Workaholic Anonymous sont issus de secteurs différents et ont des métiers différents (communication, management, enseignement, ingénierie…). Tout le monde peut être touché par le workaholisme.