La rivalité féminine au travail

Le 04/08/2022

Dans Communication en entreprise

La rivalité féminine dans le monde professionnel existe, mais reste un sujet peu abordé ou n’étant pas toujours pris au sérieux. La misogynie au travail persiste, et n’est pas forcément entretenue par les hommes. En effet, la plupart des plaintes pour harcèlement moral proviennent de femmes, contre des femmes. Que pensent les femmes du fait de travailler avec d’autres femmes ? D’où vient cette rivalité ?

Rivalité féminine au travail : Que pensent les femmes ? Comment pensent-elles ?

Les femmes préfèrent travailler avec des hommes

D’après un sondage réalisé par Monster auprès de 729 femmes, 88% des femmes préfèrent travailler pour un homme. Et selon une enquête menée par aufeminin/Womenology, 42% des salariées choisiraient un environnement mixte, et 22% des interrogées préfèreraient travailler avec des hommes. Uniquement 4% aimeraient ne travailler qu’avec des femmes.

96% des femmes qui préfèrent travailler avec des hommes affirment que les femmes sont plus méchantes entre elles au travail, qu’elles sont moins sympathiques que les hommes (92%) et plus stressées (66%).

Les femmes critiqueraient facilement et peuvent parfois être malveillantes entre elles. D’ailleurs, en France, la majorité des plaintes pour harcèlement moral sont d’ailleurs portées par des femmes, et de plus en plus contre des femmes. L'étude américaine du Workplace Bullying Institute indique que les femmes ayant une conduite intimidante ou humiliante s'en prennent à une autre femme dans 68% des cas.

Au travail, nombreuses sont les femmes victimes des agissements d’autres femmes : jalousie, harcèlement, tâches insignifiantes, diffamations, rumeurs, remarques blessantes ou déplacées, agressivité… Le quotidien peut devenir un cauchemar car peu de choix s’offrent aux victimes : rester en retrait, s’allier à une collègue plus influente, démissionner ou se plaindre à un supérieur en risquant de passer pour une personne fragile ou de voir ses compétences remises en cause.

Par ailleurs, il est estimé que les relations professionnelles entre femmes sont plus compliquées car les relations interpersonnelles dans la vie professionnelle sont très importantes pour elles. Elles prennent les choses plus personnellement, ont tendance à se comparer aux autres et à se dévaloriser plus facilement.

De plus, selon une professeure de management de Montréal, la société n’aurait pas les mêmes attentes d’un homme que d’une femme. Une attitude autoritaire est considérée comme normale pour un homme mais est reprochée lorsqu’il s’agit d’une femme, car la société attend d’elle qu’elle soit consensuelle, gentille et sensible. De par la norme sociale, on remarque davantage l’agressivité, les conflits entre femmes.

Le syndrome de la reine des abeilles

Deux consultantes américaines, auteurs du livre « La femme est un loup pour la femme : comprendre et résoudre les conflits entre femmes », affirment que dans le monde professionnel, les conflits entre femmes sont plus fréquents que les conflits hommes femmes ou que ceux des hommes entre eux. Cela serait davantage le cas dans les secteurs où les hommes sont plus nombreux. Il s’agit du syndrome de la reine des abeilles (dont le terme a été inventé dans les années 1970). Les femmes ayant une position d’autorité traitent les subordonnées plus strictement. L’obtention de promotions est plus difficile pour une femme qu’un homme, et de ce fait, elles sont méfiantes et n’aident pas les autres femmes à réussir.

Un manque de solidarité féminine

Les relations professionnelles entre femmes ne sont malheureusement pas toutes basées sur la confiance, l’écoute et la solidarité. La rivalité féminine n’est pas plus ou moins importante que la masculine, pourtant, certaines femmes voient les autres femmes uniquement comme des rivales. Ce mépris est souvent inconscient et causé par la société. Quand elles s’en rendent compte, les femmes savent être solidaires et font bouger les choses.

Rivalite feminine

La reproduction de la relation mère-fille

La psychologue Annik Houel, auteur du livre « Rivalités féminines au travail », indique qu’un lien existe entre rivalité féminine au travail et relation mère-fille. Toute femme est la fille d’une mère. Le rapport à l’autorité maternelle est similaire à celui entretenu avec une chef. Les petites filles souhaitent à un moment être indépendantes et ne veulent plus se soumettre à l’autorité maternelle.

Inconsciemment, cette relation peut expliquer la construction psychique d’une femme dans le monde du travail.

Les femmes acceptent davantage l’autorité d’un homme que celle d’une femme. Elles ne ressentent pas la même chose quand elles sont rabaissées par une femme que par un homme. Si un conflit survient, elles font généralement appel à un arbitrage masculin, comme une petite fille pourrait faire appel à son père.

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