Lutter et agir contre le sexisme au travail

Le 23/09/2025

Dans Santé et Sécurité

En France, le sexisme est encore beaucoup trop répandu en entreprise. Les femmes sont confrontées régulièrement à des attitudes ou décisions sexistes au travail. Il est donc essentiel de savoir identifier et sanctionner les actes sexistes. Qu’est-ce que le sexisme et comment agir contre ses agissements ?

Comprendre le sexisme au travail, conseils pour l'identifier et agir de façon efficace

Identification et ampleur du sexisme au travail

Le terme "sexisme" est entré dans le dictionnaire Le Petit Robert en 1978 et n’est apparu qu’en 2015 dans le Code du Travail en France. L’article L1142-2-1 du Code du travail indique que "Nul ne doit subir d'agissement sexiste, défini comme tout agissement lié au sexe d'une personne, ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à sa dignité ou de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant".

Les premières victimes du sexisme sont les femmes mais sont également concernés les hommes, les personnes transidentitaires... D'après le baromètre #StOpE 2025 sur le sexisme ordinaire au travail, 70% des femmes ont déjà été confrontées personnellement à une situation discriminatoire ou sexiste au sein de leur entreprise.

Le sexisme peut se manifester de différentes manières. Il peut s’agir de stéréotypes négatifs, de blagues déplacées, de surnoms, de remarques sur le physique, les vêtements ou la façon d’être, de regards insistants, voire d’abus, de discriminations, de violences

Quelles sont les conséquences du sexisme au travail et comment lutter ?

Le sexisme a de nombreuses conséquences néfastes. Voici quelques chiffres pour prendre conscience de l’ampleur du problème :

  • 94% des femmes considèrent que le sexisme engendre une perte de confiance en soi.
  • Selon 91% des femmes et 77% des hommes, être dans un environnement professionnel sexiste peut avoir des effets négatifs pour la santé.
  • 6 femmes sur 10 ont adopté une conduite d’évitement (éviter des tenues, des déjeuners, des collègues...) au travail.
  • 3/4 des femmes victimes de sexisme ressentent un sentiment de colère, d’humiliation ou d’injustice.
  • 82% des salariées pensent que leur sexe a déjà été un frein à l'acceptation de nouvelles responsabilités.
  • 95% des femmes affirment que le sexisme au travail peut modifier le comportement des salariées et est nuisible pour la qualité de vie au travail.
Sexisme

Dénoncer les agissements sexistes en entreprise

Les témoins et les victimes peuvent dénoncer les agissements sexistes au travail. Celles-ci doivent rapporter la preuve des faits. Cependant, 63% des femmes victimes de sexisme ont choisi de ne pas réagir ou dénoncer des faits sexistes, par crainte ou résignation. Un agissement est considéré comme sexiste quand il est composé de ces trois éléments :

  • Existence d’un ou plusieurs éléments de fait, pouvant prendre différentes formes, subi(s) et non désiré(s) par une personne
  • Agissement ayant pour objet ou effet de porter atteinte à la dignité du/de la salarié(e) ou rendre l’environnement de travail hostile, intimidant, humiliant ou offensant
  • Existence d’un lien entre le sexe de la personne et les agissements subis : répétition des agissements car la personne est une femme ou un homme

Obligations de l’entreprise : sensibilisation, prévention et sanctions

Depuis la loi Rebsamen, les agissements sexistes sont interdits en entreprise. Des actions de prévention et de sensibilisation (communication, réunions, adaptation des procédures…) doivent être mises en place par l’employeur. 

Toutefois, selon une enquête du Conseil supérieur de l’égalité professionnelle de 2016, uniquement 18% des femmes estiment que leur entreprise lutte contre le sexisme. En outre, 56% des femmes ayant dénoncé des comportements sexistes à leurs supérieur(e)s n’ont pas été crues.

L’auteur d’un agissement sexiste s’expose à une sanction disciplinaire (avertissement, blâme, licenciement). La victime de sexisme au travail peut saisir le juge des prud’hommes contre son entreprise. L’employeur risque une condamnation à réparer le préjudice subi. Selon l'article 225-1 du Code pénal, une discrimination fondée sur le sexe est punie de 45 000 euros d’amende et de 3 ans d’emprisonnement.

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