Entreprises en difficulté : Les procédures amiables
Une procédure amiable peut être mise en place avant de décider d’avoir recours à une procédure collective. Il en existe deux : le mandat ad hoc et la conciliation, qui sont encadrées par les articles L611-1 à L611-17, R611-18 à R611-21-1 et R611-47 à R611-52 du Code de commerce.
Celles-ci permettent de négocier avec les créanciers de l’entreprise et s’arranger concernant le paiement des dettes. Elles sont confidentielles et généralement plus accommodantes, mais quelques fois pas assez efficaces.
Le Mandat Ad-hoc
La procédure du mandat ad-hoc concerne les micro-entrepreneurs, les entrepreneurs individuels ayant une activité commerciale ou artisanale ou agricole pour la partie professionnelle de leur patrimoine, les sociétés et les professions libérales :
- La procédure doit être à l'initiative du chef d'entreprise et il ne faut pas qu'une cessation de paiement soit en cours.
- La demande est effectuée auprès au tribunal compétent, variant selon le lieu d'exercice de l'activité et sa nature. Elle doit être écrite, adressée au président du tribunal concerné et mentionner les raisons de la demande.
Désignation et mission du mandataire ad-hoc
Le dirigeant de l'entreprise peut demander la désignation d'un mandataire ad hoc au tribunal compétent (Article L611-3 du Code de Commerce). Il peut proposer le nom d'un mandataire ad hoc au président du tribunal et doit s'entretenir avec lui sur la situation de l'entreprise dans le but que la demande soit validée.
Sont définis dans l'ordonnance de nomination : les conditions de rémunération du mandataire, la durée du mandat et l'objet de la mission (aider le chef d’entreprise à négocier avec les créanciers, éventuellement résoudre toute difficulté rencontrée par l’entreprise et permettre d’éviter une cessation des paiements).
La conciliation
La procédure de la conciliation concerne les micro-entrepreneurs, les entrepreneurs individuels ayant une activité commerciale ou artisanale ou agricole pour la partie professionnelle de leur patrimoine, ou les professionnels libéraux :
- Le chef d'entreprise doit être à l'initiative de la demande et si une cessation de paiement est en cours, elle ne doit pas l'être depuis plus de 45 jours (Article L611-4 du Code de commerce).
- La demande est effectuée auprès au tribunal compétent, variant selon le lieu d'exercice de l'activité et sa nature. Celle-ci doit être écrite et accompagnée de pièces spécifiques (précisées dans l'article R611-22 du Code de commerce) et adressée au président du tribunal concerné.
- Il est nécessaire d'apporter des précisions quant à la situation économique, sociale, financière de l'entreprise et d'indiquer les besoins de financement et de moyens.
Désignation et mission du conciliateur
Le dirigeant peut demander la désignation d'un conciliateur au tribunal compétent. Il peut proposer le nom d'un conciliateur au président du tribunal et s'entretient ensuite avec lui sur la situation de l'entreprise dans le but que la demande soit validée.
Quand le président du tribunal accepte la demande, il rend une ordonnance précisant l'identité du conciliateur, sa rémunération, l'objet de sa mission, et la durée de la conciliation. Le conciliateur doit aider à conclure un accord amiable visant à remédier aux difficultés de l’entreprise, concernant le chef d’entreprise et les créanciers, voire ses cocontractants.