Si l’on a une maladie grave, doit-on l’annoncer au travail ?

Le 15/10/2019

Dans Santé et Sécurité

Votre carrière se déroule comme vous le désirez, quand vous apprenez que vous êtes atteint d’une maladie grave. Traitement, opérations … celle-ci va forcément chambouler votre vie quotidienne, personnelle comme professionnelle. Doit-on parler de sa maladie à son employeur et/ou à ses collègues ? Quelles en seraient les conséquences ?

Est-ce obligatoire de parler de sa maladie au travail ?

Beaucoup de salariés se sentent obligés de parler de leur maladie pour ne pas culpabiliser. Mais légalement, personne n’est obligé de parler de son état de santé au travail, que ce soit à l’employeur ou aux collègues, quelle que soit la maladie (cancer, diabète, séropositivité, maladie mentale…). Chacun est libre de l’annoncer ou non. Le secret médical prime.

Toutefois, les arrêts de travail peuvent faire deviner l’état de santé. En effet, ils peuvent mentionner le nom de l’institut, du service ou du spécialiste par qui est pris en charge le salarié, voire des indications concernant le diagnostic, ce qui est très indiscret.

Par ailleurs, parler de sa maladie peut être parfois utile, dans la mesure où elle peut permettre la reconnaissance en tant que travailleur handicapé par exemple.

Maladie grave parler

Décider de quoi et à qui parler

Chacun est libre de parler de ce qu’il veut avec qui il veut, de définir ce qui est privé et public à propos de sa maladie. Toutefois, il est conseillé d’en faire part uniquement à des personnes de confiance, qui sauront rester confidentielles. Il peut s’agir aussi bien de l’employeur, d’un collègue ou du médecin du travail. En apprenant la nouvelle, certaines personnes peuvent être empathiques, mais d’autres vont avoir des propos sinistres ou fuiront. En outre, si l’on risque de faire des crises, mieux-vaut que quelqu’un soit au courant pour savoir comment nous venir en aide.

En revanche, en cas de mauvaise entente avec son employeur ou de restructuration de l’entreprise par exemple, il est préférable de ne rien dire afin d’éviter un licenciement, non pas pour maladie bien sûr, mais économique par exemple.

D’autre part, lorsqu’on se sent prêt à parler de sa maladie, il est nécessaire de savoir ce dont on veut parler. La curiosité ou la bienveillance poussent parfois à poser trop de questions. Fixez des limites dès l’annonce de votre maladie afin d’être plus serein.

Par ailleurs, certaines maladies entrainent malheureusement un important rejet et des discriminations, il est donc conseillé de ne pas en faire part. C’est le cas du sida ou de l’épilepsie par exemple. D’après l’association Sidaction, 50% des personnes annonçant leur séropositivité au travail perdent leur job dans les six mois suivants. Concernant l’épilepsie, beaucoup de monde pense que les crises sont spectaculaires et rejette donc les personnes atteintes de cette maladie, alors que la plupart d’entre-elles travaillent normalement.

Gérer le retour au travail après une absence prolongée

Après un arrêt prolongé, l’entreprise a continué d’évoluer : nouveaux projets, nouveaux salariés… Pour certains, le retour au travail est synonyme de guérison, pour d’autres il représente un difficile affront aux regards des autres. Même après une longue absence, il n’est toujours pas obligatoire de répondre aux questions indiscrètes : on a toujours le choix.

Aussi, bien que l’on souhaite que tout continue comme avant, il est important de reconnaitre ses capacités et de s’y adapter pour ne pas être démotivé par la suite. Il est possible de retourner travailler en ayant une visite de pré-reprise avec le médecin du travail, en étant à mi-temps thérapeutique, ou en s’accordant avec l’employeur pour que le poste, les horaires, les responsabilités et le matériel soient adaptés.

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