Le handicap invisible au travail : libérez la parole !

Le 04/07/2023

Dans Ressources humaines

En France, 12 millions de personnes ont un handicap. Quand on parle de handicap on pense souvent au handicap moteur. Pourtant, plus de 9 millions d’entre elles ont un handicap invisible. Voici pourquoi il est important d’en parler en entreprise.

Handicap invisible au travail : reconnaissance, sensibilisation

Qu’est-ce qu’un handicap invisible ?

Un handicap invisible fait référence à un trouble (cognitif, chronique…) qui ne se remarque pas forcément, qui peut être constaté seulement si la personne concernée en parle. Certains peuvent fluctuer au cours du temps et en fonction de l’environnement. Parmi les handicaps invisibles on retrouve par exemple :

  • Trouble du spectre de l’alcoolisation fœtale
  • Traumas crâniens
  • AVC
  • Trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH)
  • TDAH
  • Dyslexie
  • Dyscalculie
  • Illettrisme
  • Dyspraxie
  • Autisme
  • Bipolarité
  • Trouble de la perception (surdité, malvoyance, dantonisme)
  • Trouble de la motricité (souffle au cœur, hernie discale…)
  • Sclérose en plaques
  • Diabète
  • Epilepsie
  • Fibromyalgie

Le manque de reconnaissance du handicap invisible

Contrairement à ce que l’on peut penser, le handicap visible n’est pas le plus répandu. En effet, selon APF France handicap, environ 80% des handicaps reconnus sont invisibles.

Le handicap d’un individu n’est donc pas toujours connu, puisqu’il peut ne pas se voir, et qu’il peut choisir de ne pas en parler, étant donné qu’il s’agit d’un sujet relevant de sa vie privée.

Le handicap (et surtout le handicap invisible) reste un sujet tabou. Au travail, certaines personnes en situation de handicap décident donc de ne pas en parler à leurs collègues ou à leur employeur.

Handicap invisible

Incompréhension du handicap invisible

Contrairement au handicap moteur, le handicap invisible manque de reconnaissance : il n’est pas apparent et fait souvent l’objet d’incompréhension et de remarques déplacées. Les personnes concernées sont jugées à tort (paresse, impulsivité, nonchalance…) car leurs difficultés et incapacités ne sont pas toujours comprises ou prises au sérieux.

Pour éviter d’être isolées, critiquées ou exclues, les personnes en situation de handicap invisibles décident de ne pas en faire part à leur entourage professionnel.

Parler du handicap invisible est utile

Confiance

Des conditions de travail saines, un environnement de confiance, des personnes ouvertes d’esprit et empathiques sont favorables à ce qu’un salarié souffrant de handicap invisible parle de sa situation. L’entreprise doit libérer la parole quant au handicap, quel qu’il soit, pour que les salariés concernés osent se confier, sans peur d’être ignoré ou discriminé.

Engagement

L’entreprise doit montrer que l’inclusion des personnes en situation de handicap fait partie de ses valeurs en communiquant dès que possible et en agissant réellement à ce sujet. Cet engagement doit être soutenu par tous. Ainsi, les salariés en situation de handicap invisible oseront en faire part et bénéficier des aménagements auxquels ils ont droit.

Sensibilisation

Sensibiliser régulièrement les collaborateurs au handicap visible et invisible (affiches, réseaux sociaux, évènements…) est primordial pour que les salariés en situation de handicap soient intégrés facilement, et que leurs difficultés soient bien comprises. Il ne faut pas que ce soit un sujet tabou.

Formation

Dans certaines entreprises, il est demandé à certains spécialistes, internes ou externes à l’entreprise, de traiter le sujet du handicap : ce qui est essentiel pour que les travailleurs handicapés s’intègrent correctement. Mais il est aussi important que certains managers, faisant partie des équipes de travail, soient formés au sujet du handicap pour évaluer leurs besoins et les accompagner quotidiennement.

Référent handicap

Les entreprises d’au moins 250 salariés doivent désigner un référent handicap dont la mission est d’accompagner et orienter les travailleurs en situation de handicap. Si vous avez une entreprise d’un effectif inférieur, il peut être une bonne idée de choisir un référent handicap, même si elle n’est pas soumise à l’obligation. Il existe des formations dédiées, parfois éligibles au CPF.

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