Visioconférence : L’employeur peut-il obliger un salarié à activer sa caméra ?

Que pensent les salariés de la visioconférence ?

Depuis le confinement lié au Covid-19, la visioconférence est beaucoup plus utilisée au travail. Selon un sondage de Deskeo, il s’agit d’un moyen de communication à distance pratique et utile pour 57% des français. Cependant, il montre aussi que la visioconférence n’est pas toujours une expérience agréable à vivre pour 56% d’entre eux. C’est notamment le cas lorsqu’ils se trouvent chez eux : 77% cachent le fond de leur domicile afin de préserver leur intimité et celle de leurs proches. En outre, 39% sont gênés de voir celui des autres participants.

L’employeur peut-il imposer à un salarié d’activer sa webcam ?

L’activation de la caméra de chaque participant permet de rendre la communication plus aisée et la visioconférence plus conviviale. Il s’agit d’un traitement de données personnelles régi par le RGPD.

Si un salarié doit recourir à la visioconférence depuis son domicile, il ne devrait pas être contraint à révéler plus d’informations personnelles que lors d’une réunion sur son lieu de travail. C’est pour cela que la CNIL suggère aux employeurs d’utiliser si possible des outils de visioconférence permettant aux participants de flouter l’arrière-plan afin qu’ils puissent masquer leur domicile et les personnes pouvant potentiellement passer dans le champ de vision de la webcam. Dans ce cas, l’employeur peut demander aux salariés d’activer leur caméra afin qu’ils soient visibles comme si la réunion avait lieu en présentiel.

S’il n’est pas souhaité ou possible d’utiliser un outil permettant le floutage, l’employeur ne peut pas imposer l’activation systématique de leur caméra aux salariés en télétravail participant à la visioconférence. Généralement, participer en utilisant un micro est suffisant.

Si la visioconférence est utilisée dans un cas particulier (entretien, rendez-vous client, intégration de nouveaux salariés…), l’employeur peut imposer aux participants d’activer la caméra. Le mieux est de pouvoir prévenir les personnes concernées en amont afin qu’elles puissent s’organiser (avoir le matériel, choix de la pièce…).