Qu’est-ce qu’un abus de confiance ?
L’article 314-1 du Code pénal défini l’abus de confiance comme étant « le fait par une personne de détourner, au préjudice d'autrui, des fonds, des valeurs ou un bien quelconque qui lui ont été remis et qu'elle a acceptés à charge de les rendre, de les représenter ou d'en faire un usage déterminé ».
Ce délit existe dès lors que les conditions suivantes sont réunies :
- La victime a confié un bien volontairement à l’auteur de l’abus de confiance
- L’auteur de l’abus de confiance s’approprie le bien ou détourne son usage : il peut s’agir d’argent, de marchandises, d’un chèque, d’un fichier de données …
- Il doit exister un préjudice moral, matériel, éventuel ou effectif, causé au propriétaire, détenteur, concepteur de ce qui a été détourné
- L’auteur supposé de l’abus de confiance doit avoir agi de façon intentionnelle pour nuire à sa victime
Il ne faut pas confondre l’abus de confiance avec l’escroquerie, l’abus de faiblesse ou le vol.
Quelles sont les sanctions en cas d’abus de confiance ?
Les personnes physiques
Les salariés qui commettent un abus de confiance en entreprise peuvent être licenciés par leur employeur et poursuivis par celui-ci devant un tribunal pour abus de confiance.
Toute personne physique réalisant un abus de confiance risque d’être sanctionnée de 5 ans de prison et de 375 000 euros d’amende. S’il s’agit d’un notaire ou d’un commissaire de justice, la sanction peut être de 10 ans d’emprisonnement et de 1 500 000 euros d’amende.
Les peines encourues peuvent aller jusqu’à 7 ans de prison et 750 000 d’amende si l’abus de confiance est commis :
- En bande organisée
- Au préjudice d’une association humanitaire ou sociale et que l’auteur des faits a fait appel au public pour se faire remettre de l’argent, pour son propre compte, soit comme dirigeant d’entreprise, banquier …
- Au préjudice d’une personne vulnérable (âge, maladie, infirmité, grossesse, déficience physique ou psychique) et que l’auteur des faits est un dirigeant d’entreprise, un banquier …
- Par toute autre personne qui, habituellement, se livre ou prête son concours, même à titre accessoire, à des opérations portant sur les biens des tiers pour le compte desquels elle recouvre des fonds ou des valeurs
Pour le complice des faits d’abus de confiance, les risques sont les mêmes que l’auteur des faits.
Les personnes morales
L’abus de confiance étant considéré comme un délit, il peut être sanctionné par une ou plusieurs des peines prévues à l’article 131-39 du Code pénal, telles que :
- L’exclusion définitive des marchés publics ou durant de cinq ans au plus
- L'interdiction définitive ou pour une durée de cinq ans au plus, d'exercer directement ou indirectement une ou plusieurs activités sociales ou professionnelles
- Le placement sous surveillance judiciaire pendant de cinq ans au plus
- La fermeture définitive ou pendant cinq ans au plus, des établissements, de l’un ou plusieurs établissements de l’entreprise, ayant servi à commettre les faits
- La dissolution