Les conséquences du phénomène Pokémon Go au travail

Le 26/08/2016

Dans Communication en entreprise

Pokémon Go : le jeu en réalité augmentée sur smartphone de The Pokémon Company et Niantic, est tout d’abord sorti en Nouvelle-Zélande et en Australie le 5 juillet 2016. Il lui a fallu peu de temps pour devenir omniprésent dans le monde. Certains ont parfois du mal à décrocher et pourraient être tentés de jouer pendant leurs heures de travail. Que risque t’on en jouant à des jeux au travail ? Quelles sont les conséquences de Pokémon Go sur le travail ?

Jouer au travail : quels risques

Code du travail

Rappelons d’abord l’Article L3121-1 du Code du travail : "la durée du travail effectif est le temps pendant lequel le salarié est à la disposition de l'employeur et se conforme à ses directives sans pouvoir vaquer librement à des occupations personnelles". Il n’est donc pas permis de jouer à un jeu quel qu’il soit.

Sanction

En jouant un peu pendant ses heures de travail, peut-on être sanctionné ? Une sanction disciplinaire peut être appliquée si le jeu est installé sur un appareil mis à disposition par l’entreprise (téléphone professionnel, ordinateur) pour un usage professionnel.

En effet, l’interdiction de télécharger quelque chose à usage non professionnel peut être prévue par une charte d’utilisation des moyens technologiques ou le règlement intérieur de l’entreprise.

S’il s’agit d’un appareil personnel, y-a-t-il des risques ? L’employeur ne peut vérifier votre matériel personnel car cela représenterait une atteinte à la vie privée.

D’autre part, la CNIL indique que l’utilisation personnelle des outils professionnels et d’internet doit rester raisonnable et ne pas être opposée à la loi.

Si un salarié joue 2 minutes pendant sa journée, et qu’il dispose d’autonomie pour répartir ses tâches et gérer ses heures, il y a peu de risque pour que ce temps de jeu ait un grand impact sur son travail.

Cependant, si le temps passé est plus important, si la fonction exercée demande plus de rigueur ou implique l’atteinte d’un objectif par exemple, il pourrait y avoir des conséquences importantes sur la réalisation des missions et le temps de jeu pourrait être repéré plus facilement.

Dans ce cas, un avertissement peut être donné mais, un licenciement pour faute grave pourrait être également prononcé. En effet, la situation est similaire à celle d’un nombre de connexions excessif sur des sites privés.

Jouer travail pokemon go

Pokémon Go : du côté des entreprises

Interdiction de jouer à Pokémon Go

Quelques entreprises (ThyssenKrupp, Volkswagen, Evonik, Boeing, Bosch, Daimler…) ont déjà envoyé un mail à leurs salariés, les interdisant de jouer à Pokémon Go sur le lieu de travail, pour des raisons de sécurité. En effet, ce sont principalement les conséquences engendrées par Pokémon Go qui inquiètent les employeurs. Plusieurs accidents liés à l’inattention des joueurs ont eu lieu. De plus, l’employeur a l’obligation d’assurer la sécurité et le bien-être de ses salariés.

Ne pas être dérangé

Il est possible de demander à Niantic d’empêcher l’apparition de Pokémons ou la suppression d’une arène ou d’un pokestop dans un secteur précis. Certaines villes peuvent faire cette demande pour veiller au respect de certains lieux de recueil, monuments historiques par exemple.

Une entreprise peut également effectuer une demande car le jeu pourrait nuire à son bon fonctionnement. De plus, il s’agit d’une propriété privée. Par exemple, en tant que locataire, une entreprise pourrait agir contre son propriétaire qui aurait garanti la tranquillité du lieu dans le bail.

Quitter son travail pour dresser des Pokémons

C'est extrème mais réel : le jeu prend de l’ampleur à tel point que certains joueurs ont quitté leur travail pour devenir dresseur de Pokémons.

L’histoire la plus répandue a été diffusé par la BBC : Tom Currie, néo-zélandais de 24 ans était barman près d’Auckland et il a donné sa démission sans donner le motif. Il a mis au courant son supérieur seulement quand son histoire a commencé à être connue, au cas où il serait interrogé à ce sujet.

Autre cas médiatisé, celui d’Anthony, 23 ans. Il travaillait dans un McDonald’s à Nîmes et a démissionné en juillet pour parcourir le monde à la chasse aux Pokémons.